A l’occasion d’une formation sur les musiques électroniques que j’anime ces prochains jours, je remets à jour mes documents et mes connaissances. Dans cette formation, j’évoque une histoire des instruments électroniques et en particulier celui qui est le premier historiquement et sans doute le plus emblématique de tous : le Theremin inventé par Léon Theremin. Et à ma grande surprise je suis tombé sur une pépite qui est sans doute amenée à devenir une star de l’instrument.

Les joueurs connus du Theremin

Le nombre de thérémistes connus est assez restreint :

  • Clara Rockmore (1911-1998) fut la première à populariser cet instrument dès les années 30 aux USA
  • Samuel Hoffman (1903-1967) qui joua du Theremin dans de nombreuses musiques de film. Exemple : Spellbound (La maison du docteur Edwards) d’Alfred Hitchcok en 1945, 1ere musique de film avec du Theremin composée par Rósza, Miklós d’origine hongroise pour laquelle il remporta un Oscar.
  • Paul Tanner (1917-2013), ancien tromboniste dans l’orchestre de Glenn Miller se reconvertit en faisant une adaptation du Theremin avec un clavier et un ruban pour en faciliter le jeu ; l’Electro-Theremin.
    Good Vibrations (dans les refrains), Beach Boys, 1967.
  • Celia Sheen (1940 – 2011) qui joue la partie soliste du générique de la série anglaise « Midsomer Murders » (Inspecteur Barnaby en français).
  • Lydia Kavina (1967) petite nièce de Léon Theremin est la plus connue aujourd’hui.

 

Armen Ra

Voici donc un nouvel entrant dans ce cercle restreint : Armen Ra

Armen Ra et Theremin
C’est un américain d’origine irannienne avec des ascendances arméniennes. Il a quitté l’Iran en 1978 juste avant la révolution. Son 1er album « Armen Ra plays The theremin » est sorti en 2010 sur Bowl & Fork Records.On ne peut pas dire qu’il ait eu un grand écho. Il n’est disponible qu’en téléchargement sur Amazon.fr. Il est pourtant intéressant dans le choix des oeuvres jouées ; beaucoup de mélodies arméniennes dans une ambience très électronique et très « ambient ». Peut être un peu trop monotone par manque d’arrangement et de production.

Armen Ra plys the Theremin 1er album

Sa carrière d’Armen Ra a connu une accélération spectaculaire avec la sortie en 2013 2014 d’un documentataitre sur sa « légende ». Il a été largement primé dans de nombreux festivals indépendants. When-my-sorrow-died : the legend of Armen Ra the Theremin C’est l’attitude générale et l’image de cet artiste qui est singulière. En découvrant son visage pour la 1e fois sur la pochette de son 1er album, je n’avais pas compris qu’il s’agissait d’un homme. Les nombreuses photos disponibles sur Google Images démontrent un travail sur l’apparence et l’image très important. Il construit sa propre légende. On pense un peu à Klaus Nomi mais Armen Ra ne chante pas et statistiquement c’est rédhibitoire.

WhenMySorrowDiedPoster

Son deuxième album « THEREMIN-Classique » vient de sortir et c’est un exemple typique de ce qu’on appelle le « paradoxe de la nouvelle lutherie ». L’interprétation d’oeuvres du répertoire classique ici des oeuvres de la musique classique avec un instrument qui est la parangon des instruments modernes. A cause de cette raison, il me semble que cet album est beaucoup moins intéressant artistiquement que le premier ce qui ne signifie pas qu’il marchera moins bien.

 

Site officiel, http://www.armenra.com
Chaîne YouTube, https://www.youtube.com/channel/UC1sNd1RrLOMnS9p3L-aZJWg
Page FaceBook,
https://www.facebook.com/pages/When-My-Sorrow-Died-The-Legend-of-Armen-Ra-and-the-Theremin